L'incendie (ADITTAPARIYAYA-SUTTA)
Verset 21.1
Une fois, le Bienheureux séjournait à Gayasisa, près de Gaya, avec un groupe de mille disciples.
Verset 21.2
Le Bienheureux s'adressa alors à ces disciples et dit: Tout est en flammes, ô moines. Et quel est ce tout en flammes? L'oeil est en flammes. Les formes matérielles sont en flammes. La conscience visuelle est en flammes. Le contact de l'oeil avec les formes matérielles est en flammes. La sensation qui naît du contact avec les formes matérielles, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.3
Par quel feu, ô moines, cela est-il enflammé? Je dis que cela est enflammé par le feu du désir, par le feu de la haine, par le feu de l'illusion; cela est enflammé par la naissance, par la vieillesse, par la maladie, par la mort, par les peines, par les plaintes, par la douleur, par le chagrin, par le désespoir.
Verset 21.4
L'oreille est en flammes, ô moines. Les sons que l'oreille perçoit sont en flammes. La conscience auditive est en flammes. Le contact avec ce que l'oreille perçoit est en flammes. La sensation qui naît du contact avec ce que l'oreille perçoit, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.5
Par quel feu cela est-il enflammé? Je dis que cela est enflammé par le feu du désir, par le feu de la haine, par le feu de l'illusion; cela est enflammé par la naissance, par la vieillesse, par la maladie, par la mort, par les peines, par les plaintes, par la douleur, par le chagrin, par le désespoir.
Verset 21.6
Le nez est en flammes, ô moines. Les odeurs sont en flammes. La conscience olfactive est en flammes. Le contact du nez avec les odeurs est en flammes. La sensation qui naît du contact avec ce que le nez perçoit, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.7
Par quel feu cela est-il enflammé ? Je dis que cela est enflammé par le feu du désir, par le feu de la haine, par le feu de l'illusion; cela est enflammé par la naissance, par la vieillesse, par la maladie, par la mort, par les peines, par les plaintes, par la douleur, par le chagrin, par le désespoir.
Verset 21.8
La langue est en flammes, ô moines. Les saveurs sont en flammes. La conscience gustative est en flammes. Le contact de la langue avec les saveurs est en flammes. La sensation qui naît du contact avec ce que la langue perçoit, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.9
Par quel feu cela est-il enflammé ? Je dis que cela est enflammé par le feu du désir, par le feu de la haine, par le feu de l'illusion; cela est enflammé par la naissance, par la vieillesse, par la maladie, par la mort, par les peines, par les plaintes, par la douleur, par le chagrin, par le désespoir.
Verset 21.10
Le corps est en flammes, ô moines. Les choses tangibles sont en flammes. La conscience tactile est en flammes. Le contact du corps avec les choses tangibles est en flammes. La sensation qui naît du contact avec ce que le corps perçoit, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.11
Par quel feu cela est-il enflammé? Je dis que cela est enflammé par le feu du désir, par le feu de la haine, par le feu de l'illusion; cela est enflammé par la naissance, par la vieillesse, par la maladie, par la mort, par les peines, par les plaintes, par la douleur, par le chagrin, par le désespoir.
Verset 21.12
La pensée est en flammes, ô moines. Les objets mentaux sont en flammes. La conscience mentale est en flammes. Le contact de la pensée avec les objets mentaux est en flammes. La sensation naît du contact avec ce que la pensée perçoit, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.13
Par quel feu cela est-il enflammé? Je dis que cela est enflammé par le feu du désir, par le feu de la haine, par le feu de l'illusion; cela est enflammé par la naissance, par la vieillesse, par la maladie, par la mort, par les peines, par les plaintes, par la douleur, par le chagrin, par le désespoir.
Verset 21.14
Considérant les choses de cette façon, ô moines, le disciple intelligent est dégoûté de l'oeil, il est dégoûté des formes matérielles, il est dégoûté de la conscience visuelle, il est dégoûté du contact de l'oeil avec les formes matérielles, il est dégoûté de la sensation qui naît du contact avec les formes matérielles, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.15
Même démonstration en ce qui concerne l'oreille, les sons, la conscience auditive, le contact et la sensation; le nez, les odeurs, la conscience olfactive, le contact et la sensation; la langue, les saveurs, la conscience gustative, le contact et la sensation; le corps, les choses tangibles, la conscience tactile, le contact et la sensation. Puis le sermon continue:
Verset 21.16
Considérant les choses de cette façon, ô moines, le disciple intelligent est dégoûté de la pensée, il est dégoûté des objets mentaux, il est dégoûté de la conscience mentale, il est dégoûté du contact de la pensée avec les objets mentaux, il est dégoûté de la sensation qui naît du contact avec les objets mentaux, que ce soit plaisir, que ce soit douleur, que ce ne soit ni douleur ni plaisir, cette sensation aussi est en flammes.
Verset 21.17
Lorsque le disciple intelligent en est dégoûté, il est sans désir. Lorsqu'il est sans désir, il est libéré du désir. Quand il est libéré, vient la connaissance: "Voici la libération" et il sait: "Toute naissance nouvelle est anéantie, la Conduite pure est vécue, ce qui doit être achevé est achevé, plus rien ne demeure à accomplir."
Verset 21.18
Ainsi parla le Bienheureux. Les moines, heureux, se réjouirent des paroles du Bienheureux. Pendant le déroulement de ce sermon, la pensée de ces mille disciples fut libérée complètement des souillures.