Quel rôle la lumière a-t-elle joué et joue-t-elle encore dans la trame de ce vaste scénario cosmique ? N’aurait-elle pas secrètement aidé la matière à s’organiser en structures de plus en plus ordonnées ?
La cosmologie contemporaine parvient à décrire l’Univers à « rebrousse-temps », jusqu’à atteindre une description de ses phases primordiales : la matière élimine d’abord l’antimatière, son double antagoniste ; puis, 400 000 ans plus tard, la lumière se sépare de la matière, rendant l’Univers transparent à sa propre lumière et la matière libre de se structurer ; naissent alors les galaxies, les étoiles et toutes les formes qui peuplent le ciel nocturne. Se déclinent ainsi des liens génétiques : les étoiles sont les mères des atomes, elles ont pour ancêtres des nuages de poussières, dont la matière provient des phases les plus chaudes et les plus anciennes de l’Univers.Assise sur la ligne du temps, une continuité ontologique faite de filiations enchevêtrées se profile donc, qui va des particules élémentaires de l’univers primordial jusqu’à nous autres les humains. Les « œuvres du temps » n’en apparaissent que plus spectaculaires : à coups de ruptures et de longues durées, l’évolution historique est parvenue à façonner sur un astre convenablement tempéré comme le nôtre, les éléments moléculaires complexes d’abord, les organismes vivants ensuite, les êtres pensants, enfin. L’Univers peut ainsi se lire comme un « Grand Récit », pour parler comme Michel Serres. À son propos, notre question de science du jour sera celle-ci : quel rôle la lumière a-t-elle joué et joue-t-elle encore dans la trame de ce vaste scénario cosmique ? N’aurait-elle pas secrètement aidé la matière à s’organiser en structures de plus en plus ordonnées ?https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/science-en-questions/est-ce-la-lumiere-qui-sculpte-l-univers-8430962