Les organismes vivants élémentaires se sont différenciés du monde physique en acquérant une membrane, un milieu intérieur, puis des organes sensoriels et effecteurs complétés d’un système nerveux coordonnateur et centralisateur. Chez les organismes plus évolués, le système nerveux s’est trouvé doté d’un organe, le cerveau, capable de conserver la trace neuronale des expériences vécues par l’organisme en interaction avec son milieu. Nous savons que c’est d’une façon très comparable qu’est aujourd’hui conçue l’architecture des robots évolutionnaires, ceux sur lesquels on espère voir naître des consciences rudimentaires.
Le propre de la vie est de se développer sans cesse, en fonction des sources d’énergie disponibles et des résistances du milieu. Chaque type d’organisme, que ce soit au niveau de l’espèce (génotype) ou de l’individu (phénotype), explore donc incessamment son environnement sur le mode dit des essais et erreurs. Un certain nombre de tentatives échouent et disparaissent. D’autres réussissent et sont conservées. On dit qu’elles sont sélectionnées par l’évolution. C’est l’ensemble de ces solutions réussies et conservées que mémorisent, sur le long terme, les gènes de l’espèce et sur le court terme, dans le temps de sa vie, le corps et le cerveau de chaque individu.
Sur le plan anatomique, le corps propre à telle ou telle espèce peut être considéré comme un modèle «en creux» du milieu dans lequel cette espèce se développe. Si tel animal est doté d’yeux, par exemple, on peut en conclure que le milieu où il vit comporte des sources émettant des photons, lesquelles sources signalent la présence d’aliments à exploiter ou de dangers à éviter. Les animaux dépourvus d’yeux, par contre, qui survivent en utilisant d’autres sens, tel l’odorat, nous révèlent que leur habitat est obscur : cavernes ou terriers souterrains. En examinant l’animal, nous pouvons obtenir des modèles descriptifs de l’environnement auquel il s’est progressivement adapté, sans avoir à étudier directement cet environnement.
Dans sa globalité, le milieu naturel est constitué d’un enchevêtrement de particules et de forces dont aucun organisme vivant n’est capable de modéliser les interactions de façon exhaustive. Mais chaque espèce, en interagissant avec son milieu, se construit une niche de survie ou environnement propre, dont l’organisation corporelle des individus composant cette espèce est à la fois le produit et l’agent constructeur. Cette organisation constitue donc une description pertinente de cet environnement propre, Chaque individu de l’espèce considérée la partage avec les autres. Pour l’espèce, la question de la vérité de cette description ne se pose pas.
Elle est forcément vraie. Mais la portée du modèle se limite à la façon dont les organes sensoriels dont disposent les représentants de cette espèce perçoivent les relations entre particules et forces du milieu particulier dans lequel vit celle-ci. Chaque espèce ne s’intéresse, de fait qu’au modèle décrivant le milieu précis avec lequel elle interagit. La « vérité » ou pertinence du modèle peut cependant être améliorée en permanence. Du fait des mutations génétiques, l’organisme produit de nouvelles hypothèses sur son environnement, dont certaines se révèleront «vraies», en ce sens qu’elles amélioreront son adaptation, et d’autres «fausses», en ce sens qu’elles entraîneront sa mort.
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