Traité Bouddhiste
Un extrait pour illustrer la profondeur de ce texte ancien :
[...] 7. Cause des renaissances.
— Nâgasena, se peut-il qu'un homme mort ne renaisse pas ?
— L'un renaît, l'autre ne renaît pas. Celui qui est affecté de passions renaît ; celui qui en est dépouillé ne renaît pas.
— Et toi, Vénérable, renaîtras-tu ?
— Si je conserve de l'attachement, je renaîtrai ; si j'en suis débarrassé, je ne renaîtrai pas.
8. Moyens de délivrance.
— Est-ce par l'attention concentrée qu'on échappe à la renaissance ?
— Par l'attention concentrée, par la sagesse et par les autres états d'âme salutaires.
— Mais l'attention concentrée n'est-elle pas la même chose que la sagesse ?
— Non, ce sont deux choses différentes : l'attention concentrée se rencontre chez les chèvres, les moutons, les bœufs, les buffles, les chameaux, les ânes, jamais la sagesse.
9. L'attention concentrée et la sagesse.
— Quelle est la caractéristique de l'attention concentrée et celle de la sagesse ?
— L'une se définit par la compréhension, l'autre par l'excision.
— Comment cela ? Donne-moi une comparaison.
— Tu connais les moissonneurs, mahârâja ?
— Je les connais.
— Comment moissonnent-ils l'orge ?
— De la main gauche ils saisissent un faisceau d'orge, de la main droite, armée d'une faucille, ils le coupent.
— De même, mahârâja, l'ascète par l'attention concentrée rassemble son esprit, et par la sagesse tranche les passions. C'est pourquoi l'une est caractérisée par la compréhension, l'autre par l'excision. [...]
J'ai découvert ce traité bouddhiste extrêmement intéressant grâce à cet article non moins intéressant de Catherine Segurane cet article www.agoravox.fr (Le Bouddhisme et l'occident)
Les Questions de Milinda (Milinda-pañha) se présentent comme un dialogue entre le moine bouddhiste Nâgasena et le roi grec de Bactriane Ménandre (en pali, Milinda) qui régna d’environ 155 à 130 av. J.-C.
Les sujets de la discussion abordent les principaux thèmes philosophiques du bouddhisme Theravada (Hînayâna) : l'impermanence, réalité de l'individu, identité de la personne, inexistence de l'âme comme principe substantiel, transmigration, karma, samsâra, nirvâna, ...
Les métaphores figurant dans ce dialogue ont souvent été reprises dans nombre d'ouvrages bouddhiques ou relatifs au bouddhisme.
"Le Milindapañha (pali), les questions de Milinda, est un petit traité du Canon pali qui relate l'entretien entre le roi indo-grec Ménandre Ier (Milinda) et le moine bouddhiste Nagasena. Le Milindapañha a probablement été composé dans les trois premiers siècles de notre ère. Il est parfois intégré au Khuddaka Nikaya.
Source : Wikipedia"
A lire en texte intégral en français : ici (www.lesquestionsdemilinda.org)